La question de leur paramétrage spécifique se pose donc: faut-il tout réduire conjointement, où existe-t-il des nuances à respecter pour chacune d’elle?
Affûtage par rupture
diminution drastique de tous les niveaux de charge sur une période très courte, peu de temps avant l’événement
Affûtage par réduction progressive linéaire
diminution progressive et continue des niveaux de charge en amont d’une rencontre
Affûtage par réduction progressive exponentielle
diminution progressive non-linéaire des niveaux de charge en amont d’une rencontre
Les méthodes pour planifier l’affûtage au banc d’essai
L’affûtage progressif permet la plus importante amélioration de performances. En outre, une réduction exponentielle rapide de la charge serait plus efficace qu’une réduction plus lente ou linéaire.
Ce protocole non linéaire tient donc la corde de l’efficacité dans les méthodes modernes d’entraînement. Récemment, les plus grands spécialistes de l’approche des compétitions en préconisent une ultime adaptation: la réduction non-linéaire par paliers. Il s’agit de diminuer globalement la charge par paliers, sans pour autant que le niveau de chaque palier soit systématiquement inférieur au précédent. L’idée est donc de remonter modérément les niveaux de charge en cours d’affûtage le sportif (tout en maintenant la diminution progressive sur l’ensemble de la période). Cela permet ainsi de rompre encore d’avantage la linéarité de la réduction de charge.
La période pour planifier l’affûtage
- Le niveau de performance
- Le cumul de charge depuis le début de la préparation
- De la fatigue cumulée depuis le début de la préparation
- L’importance de la compétition à venir
- La vitesse (individuelle) de disparition des progrès
- La vitesse (individuelle) de disparition de la fatigue
- Surtout la charge hebdomadaire d’entraînement habituelle
Mujika, en 1998, montre que la durée de l’affûtage peut aller de 10 à 28 jours maximum selon les sportifs, sans risque majeur de désentraînement. Ainsi, sur une telle période, plusieurs études montrent une non-diminution voire des progrès de VO2max, ou d’expression de la puissance musculaire. Pour des sportifs de très haut niveau, vivant au quotidien des volumes d’entraînement très élevés comme les nageurs, une étude récemment menée par la Fédération Française de Natation étend même cette période maximale à 6 semaines.
Dans la très grande majorité des cas, une durée de 2 à 3 semaines semble adaptée.
Adapter la charge en période d’affûtage
Les adaptations physiologiques lors d’une période d’affûtage se manifestent majoritairement lors de la première et de la troisième semaine (Trinity JD et coll. sur la natation (2006)).
L’intensité semble être la clé de l’affûtage réussi
En effet, contrairement à ce qui est souvent observé sur le terrain, elle peut être maintenue voire augmentée à l’approche des compétitions. Les contenus d’entraînement comme la vitesse ou l’explosivité seront ainsi judicieusement programmées lors de cette période d’entraînement.
La programmation du volume d’entraînement pour l’affûtage
Mais le principe fondamental d’alternance n’en est pas moins respecté, puisque l’affûtage correspond à une période de décroissance drastique du volume. D’ailleurs, la corrélation entre diminution du volume et augmentation de la performance fut démontré à maintes reprises, notamment par Mujika et collaborateurs, en 1995.
La limite de temps qui sépare la période bénéfique de l’affûtage du désentraînement n’est pas encore parfaitement définie. Il faut donc redoubler de vigilance lors de la fin des affûtages prolongés, et individualiser plus que jamais le calibrage de cette période.
La complexité de l’affûtage
La complexité est en revanche plus difficile à gérer. En effet, certains sports très techniques, particulièrement parmi les pratiques à habiletés ouvertes. Ils nécessitent le maintien d’un niveau raisonnablement élevé de complexité, notamment dans l’opposition.
En fait, comme souvent, c’est le bon sens de l’entraîneur qui tranchera.
La complexité devra permettre une préparation physique et psychologique adaptée à l’épreuve à venir. Pour autant, elle ne doit faire courir aucun risque de déstabilisation psychologique (doute, anxiété, etc.), voire physique (blessure) en étant trop importante.
Cette complexité sera étayée d’une spécificité maximale. C’est ainsi le moment de se recentrer totalement sur sa propre discipline, d’optimiser les automatismes technico-tactiques, et niveaux de performances physiques.
L’affûtage est une question de fréquence
Enfin, le problème de la fréquence est à aborder avec la plus grande précaution. Elle peut en effet être réduite en amont d’une performance sans l’affecter, mais dans une moindre mesure que le volume (jusqu’à 80 %). Sa diminution prolongée serait même pénalisante pour des disciplines à forte technicité, où l’efficience mécanique serait détériorée (Neufer et coll, 1987). En clair, plus la discipline est technique, plus la fréquence d’entraînement est maintenue à l’approche des compétitions.
Ce qu’il faut retenir
L’entraînement entre donc dans une logique d’accumulation des ressources.
A l’approche des compétitions, les entraînements deviennent donc courts et intenses et la fréquence est adapté aux besoins techniques, qui deviennent le centre de la préparation.
Nous vous recommandons la lecture de la Préparation physique moderne , par Aurélien BROUSSAL DERVAL et Olivier BOLLIET.
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