Sport croissance et prépa physique peuvent être intimement liés. Notamment lorsqu’il s’agit de lutter contre des déséquilibres naissants. En général, il existe deux catégories de déséquilibres musculaires à prendre en compte lors de l’adolescence. D’une part les déséquilibres entre les muscles agonistes et antagonistes et les déséquilibres musculaires liés à la latéralité. Il est donc important de prendre ces paramètres en compte lors du calibrage de la charge chez les jeunes.
Il y a bien sûr de nombreuses approches possibles pour équilibrer les chaînes musculaires et les ratios de force d’un jeune pratiquant. Dans une vision de développement à long terme, une des possibilités est de suivre les étapes décrites ci-dessous pour harmoniser sport et croissance en prépa physique.

Sport croissance et prépa physique : le rôle des exercices analytiques

Malgré le fait que ce type de mouvement a peu à peu disparu au profit de mouvements plus globaux et plus fonctionnels, il semble intéressant dans une logique de progression de l’athlète de commencer par des sollicitations mono-articulaires car elles présentent plusieurs avantages, décrits ci-dessous.

  1. Un apprentissage des fondamentaux

    L’adolescent fait ses premières armes en préparation physique. Commencer par le travail mono-articulaire est un moyen simple de mettre en place les fondamentaux du travail avec charge additionnelle (le contrôle de la charge inertielle ou élastique, le placement durant l’exercice, les règles d’exécution à respecter, la gestion de la respiration, du tempo, la connaissance des muscles travaillés).

  2. Une prise de conscience du corps

    Le fait d’isoler le muscle contribue directement à la prise de conscience par le joueur du muscle travaillé et de la fonction qu’il joue dans le mouvement.

  3. Un moyen de développement physique

    L’exercice mono-articulaire est un bon moyen de développement de l’endurance de force chez le joueur débutant. Il est aussi très facile de cibler et de contrôler le développement des différents muscles, et de rétablir ou de conserver les équilibres agonistes/antagonistes et latéraux.

  4. Une meilleure gestion de séance

    En envisageant la séance du point de vue de l’intervenant, une séance construite autour d’exercices mono-articulaires présente l’avantage de ne pas surcharger, en termes d’informations, l’entraîneur ou le préparateur physique. En effet, la simplicité des exercices facilite la gestion de la séance tant en ce qui concerne la sécurité que les retours techniques donnés aux joueurs.

Le ratio agoniste-antagoniste le plus classiquement exposé aux déséquilibres est le ratio quadri-ischios. C’est dans leurs jeunes années que les athlètes amorcent ce déséquilibre qu’il faut adresser tout au long de leur vie. Certains mouvements analytiques sont particulièrement précieux à conserver, et indirectement fonctionnels, par leur action d’équilibration. N’oublions pas les chaînes antérieures et postérieures des bras, souvent déséquilibrées dans les jeunes années de pratique (parfois pour des raisons esthétiques !)

Ne jetez pas le travail analytique à la poubelle

Au cours de cette première étape, il est donc important de ne pas se tromper d’objectif. Bien qu’étant la plupart du temps délaissés au profit des mouvements fonctionnels, les exercices mono-articulaires n’en restent pas moins incontournables pour la préparation physique chez le jeune joueur.

On ne les utilise pas forcément pour générer de la performance mais plutôt pour créer les conditions de l’efficience motrice. Par ailleurs, ils jouent un rôle important dans la prévention des blessures.

Optimiser la croissance en sport par l’intégration progressive des mouvements polyarticulaires en prépa physique

Les mouvements polyarticulaires ont de fait leur place dans le rééquilibrage musculaire du jeune sportif. Il est indispensable de travailler les coordinations intermusculaires. Et ainsi de rendre le travail réalisé plus proche des habiletés motrices requises par la discipline sportive cible. C’est aussi un enjeu d’efficacité. Ces mouvements vont ajouter une composante de coordination en optimisant les co-activations agoniste-antagoniste. Mais aussi en activant différentes chaînes musculaires.

À mesure que le jeune joueur devient de plus en plus aguerri au travail physique, la place accordée aux mouvements polyarticulaires doit être de plus en plus importante par rapport aux mouvements mono-articulaires.

Il faut trouver le juste équilibre en préparation physique pour harmoniser croissance et sport. Ainsi, un athlète débutant commencera avec 70% d’exercices mono-articulaires pour 30% d’exercices polyarticulaires. Cette proportion s’inversera progressivement à mesure qu’il gagnera en expérience. Chez l’athlète aguerri aux techniques de préparation physique le ratio s’établit à 30% d’exercices mono-articulaires pour 70% de travail polyarticulaire.

En bref, nous vous proposons donc d’appliquer la règle simple et générale des 70-30.

Latéraliser le travail

Il existe une dernière étape à prendre en compte dans l’objectif de lutter contre les déséquilibres musculaires. Je la traiterai dans un autre article, mais l’aborde aussi dans mon livre LA PREPA JEUNE JOUEUR. Il s’agit de la nécessité d’intégrer dans l’entraînement des mouvements unilatéraux et bilatéraux.

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