Pour en parler, je reçois Alexandre Borne, responsable développement de l’hébertisme au sein de l’Association Georges Hébert. Ancien ingénieur dans l’automobile, Alexandre vient nous partager toute sa connaissance historique sur le sujet. Une chose est sûre : ce thème est passionnant ! Voilà une belle occasion pour vous de mieux comprendre les méthodes de travail actuelles et l’héritage laissé par l’hébertisme.
La situation d’avant Première Guerre Mondiale (1870-1914)
Avant cette immense guerre, Georges Hébert est officier de marine et s’intéresse à la condition physique des marins. Il constate une forme physique bien trop faible. L’éruption volcanique en Martinique (1902) est un déclencheur pour Hébert. Toute la population n’est pas assez forte pour être utile au pays. Pour autant, à cette période, les mouvements de gymnastique (suédoise) et la rigueur sont le fer de lance de l’armée. D’autre part, il s’agit du début de la rationnalisation du mouvement sportif avec une place importante accordée à la science dans l’éducation sportive.
L’arrivée de l’hébertisme : une méthode naturelle…
La philosophie de la méthode naturelle est simple. Les soldats doivent se confronter à l’environnement, à la nature. On laisse de côté les poids et on court, on saute, on grimpe. Toute la population doit être forte en cas de besoin : être fort pour être utile . L’esprit est revanchard après la défaite contre la Prusse, en 1870. Ainsi, on peut faire un parallèle avec l’entraînement fonctionnel, très à la mode. Cette méthode porte ses fruits puisque Hébert est rejoint par Jean Bouin et Coubertin en 1916. Ensemble, ils créent le Collège des Athlètes à Reims, l’ancêtre (ou presque) de l’INSEP. Le mouvement sportif reste naturel, mais cadré et décortiqué par les sciences.
Et aujourd’hui : quel héritage de cette méthode naturelle ?
L’hébertisme existe toujours. Peut-être même le pratiquez-vous sans vous en rendre compte. Cette philosophie repose autour de trois axes :
- Physique : s’entraîner pour être plus fort
- Mental : devenir plus courageux, maîtriser ses peurs
- Social : pratiquer ensemble, s’entraider
L’Association Georges Hébert vous permet cela. Allez pratiquer dans la forêt, pieds nus, le plus dénudé possible. Recherchez l’efficience du mouvement. N’oubliez pas que la force réside dans l’énergie, dans votre capacité à déplacer des montagnes.