Dans cet article nous allons parler davantage de l’articulation de la gléno-humérale : c’est l’articulation pour laquelle il est le plus facile de comprendre le fonctionnementet pour laquelle l’utilisation des techniques que nous allons détailler est la plus facile d’utilisation.Une élévation de la tête humérale peut, en venant comprimer le tendon du sus épineux contre la voûte de l’acromion, causer une tendinite. Afin de prévenir ce type de blessure, ces frottements, il faut recentrer la tête de l’humérus. Cela est possible grâce à la décoaptation et à la décompression. C’est ce que nous allons découvrir aujourd’hui avec ces outils.

DÉCOAPTATION ?

La décoaptation est une manipulation articulaire dont l’efficacité est controversée. Elle est utilisée le plus souvent par les kinésithérapeutes dans le but d’une rééducation fonctionnelle ou dans celui d’une prévention du conflit articulaire. Il est également possible de le faire soi-même lors d’exercices de musculation pouvant engendrer un tel conflit.

Elle consiste à écarter les extrémotés osseuses (de l’ordre du millimètre) selon un axe perpendiculaire au plan articulaire. Les éléments restent dans leur position anatomique, c’est à dire que les surfaces articulaires se font face, mais il n’y a pas de mouvement articulaire.

Dans une luxation, il y’a une perte de « contact » entre les 2 extrémités osseuses, c’est à dire qu’elles ne sont plus face.

Il y’a lésion des éléments capsulo-ligamentaires. C’est le dernier stade, plus grave, d’une entorse.

La décoaptation, elle, ne lèse aucun tissus, ne permet pas d’abaisser la tête humérale, ne décomprime pas l’espace sous acromial, ne recentre pas l’épaule, et ne permet pas d’étirement musculaire et tendineux.

On utilise alors la décoaptation pour gagner en amplitude car elle permet d’étirer les éléments capsuclo ligamentaires. En utilisant le principe de pompage articulaire, la décoaptation, va permetre d’augmenter la production de synovie.

DÉCOMPRESSION ?

Une décompression differt de la décoaptation par l’angle dans lequel l’étirement est effectué. Une décompression n’estpas effectué selon un axe perpendiculaire au plan articulaire.

Pour mieux comprendre la différence entre décoaptation et décompression, imaginez une personne allongée sur le dos, les bras le long du corps. Si vous tirez sur son bras, dans l’axe du bras, vous n’êtes pas dans un axe perpendiculaire au plan articulaire de l’épaule. Donc vous ne faites pas de décoaptation. Vous allez faire un glissement inférieur, il y a un mouvement articulaire. Par contre, vous allez bien décomprimer l’espace sous acromial.

Si cette même personne se met en croix (c’est à dire bras à 90° d’abduction), que vous tirez sur son bras, vous serez positionné selon un axe perpendiculaire au plan articulaire, donc à ce moment là, vous allez faire une décoaptation ! Mais vous n’allez pas décomprimer l’espace sous acromial.

Différents effets sont évoqués pour l’utilisation de la décompression, notamment la diminution du sasme musculaire, le microrecentrage articulaire, et amélioration de la nutrition cartilagineuse (également augmentation de la production de synovie).

QUELS SONT LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE ?

Si vous voulez effectuer une telle manipulation et que vous avez subi une luxation (avec ou sans opération) de l’épaule, il faut impérativement respecter ces règles :

  • Respecter impérativement les délais de cicatrisation (dépends des dégâts tissulaires : tissus musculaires = jusqu’à 6 semaine ; Tissus tendineux = 6semaines à 3mois) ; Tissus osseux = 45j à 90j ; tissus cartilagineux = jusqu’à 1an)
  • Récupérer la mobilité passive : on ne peut pas faire de travail actif sans avoir retrouvé la mobilité passive. Celle-ci est donc effectuée par une autre personne.

Si vous l’effectué dans un but préventif (valable également pour la rééducation), faite attention au niveau de décoaption que vous pratiquez. En effet, ce mouvement peut être dangereux pour l’articulation lorsqu’il est poussé trop loin. On rappel que le tendon, possède une capacité d’élongation inférieure à 4% et peut rompre facilement et rapidement (rupture complète vers 7-8% d’allongement).

Dans les deux cas, prenez garde à réunir ces conditions avant d’effectuer cette manipulation :

  • Bonne mobilité et fixation scapulaire
  • Bon fonctionnement des articulations acromio-claviculaire et costo-claviculaire
  • Bon équilibre musculaire antéro-postérieur, mais aussi ascendant-descendant et entre les muscles rotateurs
  • Bon centrage de la tête de l’humérus lors des mouvements d’élévation

En savoir plus sur le « contrôle postural »

COMMENT S’EN SERVIR ?

Vous pouvez vous servir de ces méthodes quand vous le souhaitez en soi, avec une certaine régularité, mais pour les personnes à risque de conflit acromio-huméral, il est conseillé de l’effectuer avant un effort mobilisant l’épaule. Nous allons alors vous donner quelques principaux exercices qu’il est possible d’utiliser afin de décoaptater et de décompressé l’articulation de l’épaule

  1. La décompression « simple » en piston

    S’il est préférable quelle soit réalisé par un kinésithérapeute, cet exercice est réalisable seul. Il s’agit de tendre le bras le long du corps, et l’abaisser volontairement en fixant l’épaule. Il est normal de ne pas ressentir la décompression les premières fois, mais avec un peu d’entrainement, vous acquérirez cette sensation essentielle à l’efficacité du système.

    Il est possible de complexifier cet exercice en le réalisant avec un élastique à tendre vers le bas, et de le complexifié encore en s’asseyant et en effectuant une sorte de dips bras tendus

  2. Le pendulaire

    Il s’agit pour cet exercice de placer son dos en avant un peu comme pour un rowing bucheron. Le bras libre doit être relâché et il va falloir le balancer (sur des petits mouvements) d’avant en arrière, de gauche à droite, puis en cercle. La décompression sur cet exercice va être réaliser grâce au poids du bras.

    Pour le complexifier, il faut tout simplement ajouter une charge additionnelle (bouteille d’eau jusqu’au kettlebell)

  3. Poussée en abduction

    Il va s’agir ici d’une décoaption active d’un bras tendu. Le dos droit, les bras perpendiculaires au corps, il faut alors s’imaginer entre 2 murs invisibles et les repousser en partant les bras tendus et en gardant les épaules au même niveau qu’au départ.

  4. Étirement en abduction

    Il s’agit ici d’une décoaptation passive d’un bras tendu. Dans la même position que l’exercice précédent, prenez un élastique et fixé le à une extrêmité non mobile, prenez l’élastique dans votre main et tendez en vous écartant du point de fixation tout en conservant le bras en abduction jusqu’à décoaptation (il est important de relâcher les fixateurs de la gléno-humérale).

Article réaliser en collaboration avec Armand Mettot, masseur kinésithérapeute

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