Les questions relatives à l’entraînabilité des jeunes sont au cœur de l’observation et de l’analyse scientifique.Quelles sont les adaptations du jeune sportif aux stimuli de l’entraînement ?
Quelles sont les conséquences, positives ou négatives, d’un programme d’entraînement sportif sur des jeunes ?
Telles sont les questions que se posent les chercheurs et auxquelles les entraîneurs cherchent des réponses.
Mais avant d’être capable d’exploiter le fruit des explorations scientifiques dans son travail quotidien, l’entraîneur doit bien identifier les différents stades de développement physique et psychologique du jeune en développement.De l’âge chronologique à l’âge biologiqueL’âge est souvent appréhendé sous un angle strictement chronologique. Dans cette optique, il s’agit du temps qui s’est écoulé depuis la naissance de l’individu.
Les évolutions scolaires, sociales et sportives sont dans les faits systématiquement articulées autour de cet âge chronologique.
Or, il apparaît dès le plus jeune âge des différences interpersonnelles en termes de maturité physique et psychologique.
Deux joueurs d’un même âge chronologique de 17 ans peuvent ainsi avoir des niveaux de développement physique complètement différents.
On dit alors qu’ils n’ont pas le même âge biologique.
La caractérisation du stade de développement est bien plus précise et pertinente lorsqu’on l’aborde par le biais de l’âge biologique – la maturité sexuelle ou celle du squelette sont de bons indicateurs – que par celui de l’âge chronologique.
Un marqueur fort de maturité sexuelle chez les filles est bien sûr l’apparition des premières règles. Chez les garçons, l’apparition de la pilosité, notamment faciale et pubienne, ainsi que l’évolution de la voix constituent les signes les plus distinctifs.
Des chercheurs ont proposé à la fin des années 1990 des outils d’évaluation physique basés notamment sur la force et la coordination, pour s’assurer que les jeunes soient à même de satisfaire aux exigences de la compétition, de l’évaluation physique ou de l’entraînement (Katzmarzyk et coll., 1997).
Néanmoins, les problématiques de détection en pôles jeunes nous poussent à considérer ce problème avec attention.Pour prendre un exemple extrême, le jeune métropolitain qui sort d’un grand club dans lequel il joue depuis plusieurs années, en s’entraînant plusieurs fois par semaine, jouant un match de championnat tous les week-ends n’est pas armé de la même manière qu’un jeune antillais détecté sur le tard, et intégré en pôle sur la base de ses aptitudes.
Si tous deux sont bien des athlètes en devenir, débutants à haut niveau, l’un est déjà un sportif très expérimenté, l’autre découvre les charges d’entraînement organisées.
Il faut par ailleurs distinguer l’âge d’entraînement général (temps passé à la pratique sportive régulière) de l’âge d’entraînement spécifique (temps passé à la pratique spécifique).
L’approche à long terme du développement du joueur doit ainsi intégrer ces différents âges (chronologique, biologique, et d’entraînement) pour ajuster les contenus généraux, spécifiques, et de compétitions aux réels besoins du moment.
Le jeune joueur ne va donc pas directement s’entraîner pour gagner.
Il passera par plusieurs étapes, apprenant à s’entraîner avant de s’entraîner à la compétition. Le modèle ci-après tente de résumer ces étapes en fonction de l’âge chronologique et de l’âge d’entraînement ; il précise la répartition des contenus de préparation physique correspondants.
Nous vous recommandons la lecture de la Prepa Physique Jeune Joueur d’Aurelien Broussal Derval et Laurent Delacourt.
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