Lorsque l’on envisage la récupération, on se doit de prendre en compte la charge. Souvent, on parle du couple « charge et récupération ». Alors, la question de définir la charge se pose. Selon moi, il s’agit de l’ensemble organisé des exercices qui conditionnent l’adaptation. La charge ne désigne donc pas un exercice isolé uniquement. Les notions d’ensemble et d’enchaînement sont importantes. Pour autant, la continuité d’application des charges doit également être prise en compte. Vous le savez, un exercice qui n’est pas répété dans le temps ne fatigue, et ne fait progresser personne. La notion d‘organisation de contenu est également importante. Elle sous-tend les concepts de méthodes, et de planification de l’entraînement. Un enchevêtrement désorganisé d’exercices ne peut donc être considéré comme une charge à proprement parler.ET SI VOUS VOUS FORMIEZ À LA PLANIF’ ?

CHARGE ET RÉCUPÉRATION

La récupération dispose de deux fonctions essentielles

  1. Entretenir, voire rétablir l’état de fraîcheur du sportif tout d’abord. Il s’agit pour le sportif d’être de nouveau capable de renouveler le même type d’effort. Le premier paramètre vise ainsi à optimiser le repos et ses effets sur la fraîcheur.
  2. Par ailleurs, la récupération revêt une dimension de performance. L’objectif est alors de permettre un maximum d’adaptations, de générer un maximum de progrès.

La récupération est ainsi tout aussi importante que la charge, voire plus. Et probablement, de plus en plus. Plus le monde sportif et professionnel « progressent », plus l’évolution semble tendre en ce sens. C’est pourquoi cet enseignement est important, tant dans le loisir que dans la haute performance.

La récupération est donc INDISSOCIABLE de la charge d’entraînement.

Cette dynamique de charge et récupération soutient une amélioration de l’entraînement. On se fatigue moins, on cherche à faire émerger l’état de forme précisément pour la compétition. En effet, la forme reste un état de grâce éphémère, instable et difficilement prévisible. Contrairement à ce que pensait les scientifiques du sport lors du siècle dernier, on ne peut pas réussir à prédire l’état de forme. Au mieux, on est capable de monitorer le niveau de fatigue. Dès lors, l’entraîneur ne peut que tenter de synchroniser l’état de forme et le jour de la compétition.

L’OUTIL VICS

Décryptons ce qui génère, à proprement parler, la fatigue

  1. VOLUME

    Il s’agit de la quantité, comme la durée par exemple. Les meilleures illustrations sont le nombre de répétitions, le nombre de séries, la durée d’entraînement, la distance, ou encore le temps sous tension (TST).

  2. INTENSITÉ

    C’est le niveau de l’engagement du sportif dans sa tâche. Nous pouvons ainsi lister la vitesse d’exécution, le pourcentage de la charge maximale, ou encore le TST. Ce dernier représente tout autant un volume ( le temps total sous tension), qu’une intensité ( le fameux X concentrique, caractérisant la puissance maximale développée au cours de la phase concentrique.).

  3. COMPLEXITÉ

    Elle représente l’incarnation la plus concrète de la charge motrice. C’est le niveau de challenge moteur imposé au sportif. Cela influence de manière évidente la charge globale, et la résultante fatigue. Les coaches qui pratiquent le savent. Coacher les squats ne revient pas à mettre simplement du poids sur la barre ou à compter le nombre de répétitions. L’amplitude, les appuis, le positionnement de la barre (front, back, zercher, etc.) influencent tout autant la charge totale.

  4. SPÉCIFICITÉ

    Cette fois, il s’agit de la proximité de la charge avec la discipline cible. Dans certains cas de figure, un niveau de spécificité élevé augmentera significativement la résultante fatigue. Dans d’autres, ce sera l’inverse. Encore une fois, la connaissance experte du coach de la spécificité du stimulus, et de ses conséquences, fait toute la différence.

Mais ce n’est pas tout…

En réalité, le tableau ne serait pas complet si nous n’abordions pas la fréquence d’application des charges. La proximité des impacts d’entraînement et leur régularité amputent (ou non) la durée de la récupération. L’impact sur le couple charge et récupération est ainsi particulièrement marqué. Enfin, il convient de dissocier la charge externe de la charge interne.

  • La charge externe renvoie aux variables qui mesurent la charge objective d’entraînement. En général, ce sont les paramètres que l’on vient d’évoquer. On pense aux facteurs de distance parcourue ou de durée des séances. Mais, cela peut s’étendre à des paramètres comme le nombre de répétitions ou d’accélération. Tout y passe !
  • La charge interne est plus fine à circonscrire. Elle représente la réponse de l’athlète à cette charge externe. On la mesure souvent par le ressenti à l’effort via des échelles de difficulté perçue (les RPE). La fréquence cardiaque peut aussi en faire partie (de même que des mesures plus invasives : lactatémie, cortisol, adrénaline, etc.).

Ainsi, deux athlètes possédant la même charge externe n’auront pas forcément la même charge interne. Plus fin encore, un même athlète peut réagir différemment à une même charge externe, à deux moments différents. Cette dernière est la plus importante à prendre en compte lorsque l’on considère les implications de charge sur la fatigue.

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