Il n’est plus utile aujourd’hui de présenter ce type de travail musculaire. En effet, le gainage est répandu dans les salles de sport et reconnu pour ses nombreuses vertus. Il semble clair aux yeux de tous que le gainage est incontournable dans la construction du joueur. Cependant, comme tout travail musculaire, il a ses spécificités. Ainsi, on lui confère une valence force. Mais également une valence équilibre, très utile dans les sports aériens. Alors, gainage et équilibre : quelle relation ?
GAINAGE ET ÉQUILIBRE : UNE HISTOIRE DE PROPRIOCEPTION
Du point de vue de l’équilibre, le travail s’oriente naturellement vers un gainage plus dynamique à composante proprioceptive. L’idée est alors de jouer sur l’instabilité des points d’appuis.
Étymologiquement, le gainage nous vient des gaines de protection, censées préserver un noyau fragile. Les gaines électriques en sont le meilleur exemple : souvent molles, elles protègent tout en s’adaptant à diverses contraintes par leur mobilité et leur adaptabilité.
Le gainage ne saurait ainsi se limiter à des phases de renforcement musculaire isométrique. Rapidement trop faciles pour l’immense majorité des pratiquants, ces situations “basiques” ne sont que le début d’un renforcement. Celui-ci trouvera sa pertinence dans l’équilibre instable.
3 TYPES DE GAINAGE
Le gainage statique
Fondamental, basique. Le gainage statique constitue le point de départ de toute préparation, réathlétisation, ou éducation posturale. Dès que possible (dès que le sportif dispose des ressources physiques et posturales pour passer aux situations avancées), il doit être complété par les autres types de gainage.
Pour faire évoluer ces exercices dans un même thème, il est nécessaire de respecter les alignements des segments et le maintien des formes de corps.
Si l’on prend l’exemple ci-dessous (gainage statique), le joueur sera prêt à évoluer s’il est capable de tenir la position demandée durant le temps proposé.
En revanche, en cas de déformation de la forme de corps (hyperlordose, cyphose progressivement plus prononcée, alignement corporel imparfait ou toute forme de tricherie posturale), le joueur n’est pas encore prêt à évoluer.
Ainsi, l’évolution d’un niveau à l’autre se fera en toute sécurité.
Gainage et équilibre dynamiques
En équilibre stable ou instable, avec ou sans contrôle visuel, pieds nus ou chaussés, l’idée sera d’associer le renforcement profond des muscles stabilisateurs et le contrôle des muscles moteurs à leur synergie dans le mouvement.
Par exemple, on pense aux squats d’arrachés, mobilité sur ballon suisse, sauts stabilisés sur Bosu® .
De la même manière, une progression physique et pédagogique est envisageable du niveau débutant au niveau avancé.
Gainage et équilibre sans appui
Cette fois il s’agit de se structurer dans l’espace et de contrôler la réception lors d’un saut.
Ce type de gainage ne peut être pratiqué qu’avec un public débrouillé, déjà aguerri aux techniques conventionnelles.
Les sauts déstabilisés manuellement avec différentes modalités de réception (avec ou sans outil d’équilibration) illustrent bien cette approche.
Le gainage aérien se révèle souvent couteux physiquement.
C’est pourquoi les procédures avec partenaire sont appropriées à ce type de travail. En effet, elles permettent d’intégrer des temps de récupération au moins équivalents au temps de travail.
Ajoutons que le gainage ne se limite pas aux abdominaux et à la région lombaire (même si la ceinture abdominale est systématiquement recrutée en profondeur) : la gaine protectrice doit pouvoir se répandre à tout le corps humain.
On parle ainsi de gainage abdominal, scapulaire, dorsal, cervical, brachial, etc.